Galeries
 
 


Une productrice coréenne qui venait deux fois par an à Paris pour les photos d’un catalogue, payant tous les frais en cash. Son planning, très précis, était toujours identique : - dimanche, arrivée. - lundi, prises de vue au studio Pin Up. - mardi, développement des films. - mercredi, sélections des images. - jeudi, réalisation d’une trentaine de tirages. - vendredi, retour au pays. N’ayant apparemment aucun goût pour le tourisme, elle restait au labo toute la journée à me regarder travailler sans me donner la moindre directive, explorant en silence les mètres linéaires d'étagères pour sélectionner des CD dont elle n’écoutait souvent que quelques secondes avant de les éjecter. Les conversations étaient généralement surréalistes car elle ne parlait pas du tout français et très mal anglais. Une fois, elle attrapa une guitare et se dandina énergiquement en secouant tête et cheveux au rythme de la musique (de Faith No More, il me semble). Cette scène qui aurait dû durer quelques secondes se prolongea pendant plusieurs minutes, devenant totalement incongrue. Puis elle reposa l'instrument et s'allongea dans le canapé où elle s'endormit presque aussitôt... Autre détail passionnant, sa consommation abyssale de papier toilettes : après son passage, je retrouvai presque systématiquement un rouleau de carton vide et un autre fortement entamé !